Grève nationale et fusions syndicales (1980-1990)

1980 est l’année d’une grève nationale, du jamais vu depuis 1922. Malgré des tensions internes encore forte, le Syndicat du livre et du papier (SLP) parvient à décider d’un préavis de grève pour le premier décembre 1980. La grève est effectivement déclenchée et assez bien suivie en Suisse romande, à Berne et à Zurich. Elle est cependant interrompue en fin de journée, car des membres de la commission de négociation et du comité central du SLP changent de position et décident d’accepter la position patronale. La conclusion d’un accord est alors annoncée, mais l’ensemble des revendications ne sont pas satisfaites.

1980, c’est également l’année de la fusion de la Fédération suisse des typographes avec la Fédération suisse des ouvriers relieurs et cartonniers, qui donne naissance au Syndicat du livre et du papier. Cette première fusion ouvre une période de regroupements syndicaux dans le secteur des arts graphiques qui culmine en 1998 avec la création du syndicat Comedia, intégrant notamment l’Union suisse des lithographes, mais également des syndicats de journalistes et de libraires. En 2010, Comedia est à son tour absorbé dans Syndicom qui s’élargit aux métiers de la communication et des médias.

Dans la décennie 1980-1990, la modernisation technique des ateliers et le processus de concentration qu’elle entraîne se poursuit : l’imprimerie Studer à Genève liquide par exemple son atelier au plomb et finit tout de même par faire faillite (voir le dossier de photographies d’Interfoto). Les importantes tensions entre syndicats et patrons autour de la déqualification du travail sont toujours très présentes et sont bien illustrées par la grève de 1990 à l’imprimerie de la Tribune de Genève. C’est aussi que l’informatique permet désormais aux journalistes eux-mêmes de procéder à la mise en page de leurs textes.

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