Le Comité de base de l’imprimerie (1968-1974)

Comme le remarque François Vallotton, l’introduction des linotypes et monotypes, qui mirent fin à la composition manuelle à la fin du XIXe siècle, a été interprétée par la Fédération suisse des typographes comme un changement inéluctable propre à négocier une amélioration de la situation salariale des ouvriers qualifiés. L’objectif syndical est alors d’encadrer l’innovation technique en assurant l’exclusivité des ouvriers professionnels sur les nouvelles machines.

A la fin des années 1960, la question des innovations technique se pose une nouvelle fois dans ce secteur. Le syndicat adopte en substance la même ligne que 60 ans auparavant : « […] le typographe conscient ne s’oppose et ne s’opposera pas aux nouveaux appareils et machines pour la composition et la photocomposition, mais il veut conserver son activité dans les futures techniques. » (Eugène Verdon, « Le dialogue est enfin engagé », Le Gutenberg, 16 février 1968)

Mais le syndicat rencontre cette fois-ci une forte opposition parmi ses membres : l’approbation de la Convention collective de travail en 1968 – dont le contenu est très marqué par les innovations techniques – échoue une première fois devant l’assemblée générale de la FST, les positions du secrétaire fédératif sur cette question sont contestées dans le journal de la fédération.

Pour la section genevoise du syndicat, l’ampleur des bouleversements technologiques devrait conduire à modifier en profondeur la stratégie : l’organisation corporatiste des syndicats de la branche devrait céder le pas à une organisation par entreprise, et, surtout, la paix du travail devrait être relativisée.

Dans ce contexte, certains membres genevois de la FST décident de constituer un Groupe de base de l’imprimerie qui fonctionne en parallèle avec le syndicat. Ce groupe est suffisamment actif et suivi pour organiser, en 1971, une grève sauvage (c’est-à-dire hors du cadre de la convention collective) à l’imprimerie du Journal de Genève. Quoique brève et sans véritables conséquence, cette grève donne une identité forte à l’opposition syndicale genevoise.

Documents (cliquer sur un des aperçus ci-dessous pour naviguer dans les documents)

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